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Les textes - De 14/10/1986 à 31/12/1986 - Carnets 1986

en haut
c’était en haut
le ciel était en haut
c’était en haut
le ciel
le commencement était débit
la chair était de boue
d’où vient ce qui a été

1986-10-14

des tas de coïts
et il ne reste
qu’un regard fréquenté
pour un passé hagard
le vent survit aux corps
la mort survit aux morts

1986-10-15

que de corps sur l’herbe
que de pieds
la pluie mouille
tous les maximes
des vents migrateurs
et pis encore

1986-10-17

légende
à endormir des monstres
sans marques
des monstres
sans défense

1986-10-17

mais c’est
j’ai peur
peur
le mal réside
des coeurs ont peur
de la peur

1986-10-17

à part
à part qui
la nuque de la nuit
sur fond dense
de désolation
les peurs tranchent

1986-10-27

proche de la naissance
apprendre
les ombres démembrées
aux souvenirs
de pas pressés
cherchent le silence

1986-10-28

grenouille bleue
sur branche
chant de minuit
le ciel éjecte son sang
sur les visages
de ta nuit

1986-11-01

île de vent
vieux
les tombent parsèment
les arbres
des nuits solitaires

1986-11-01

trop denses
tes côtes d’eau
tes pieds d’eau
une phobie
cherche ses termes

1986-11-05

honte
des canines
honte
des canines
des doux rêves
honte des canines
des doux canines

1986-11-06

des rêves
athées
éphémères
aux ailes rabattues
les voyeurs du temps
se rétrécissent

1986-11-06

l’autre
et les autres
les murs
rongent le temps
ton oeil s’aplatit

1986-11-06

berce les âges
l’ongle
du tendre doigt
la corne déchire le mur
à la gravure
d’un roi

1986-11-06

beaucoup de raisons
plus de soleil
sur visage pâle
tes joues jaunes
comme le rouge des prés
vacillent

1986-11-18

tribus
d’ombres claires
l’amateur des armes
se fend la gueule
cher ami

1986-11-18

tempes trouées
les bords de abîmes
à plusieurs pattes
se dressent
les sapines

1986-11-18

ton mouvement
final
l’eau des gouttières
eau potable

1986-11-18

piètres piètres
tes yeux
cher prêtre
tes yeux d’ouïe
au goût inouï
frôlent le spectre
de la maison

1986-11-18

les chiens
aboient la nuit
le noir
tisse son ombre
les chiens
aboient la nuit
les vieux se cachent

1986-11-18

les rideaux se lèvent
tes têtes inclinées
les coins élèvent
l’espoir décliné

1986-11-18

ta queue
gît dans son corps
ta langue a une ombre

1986-11-18

drôles
les barbares en plein jour
le charme aux roses
drôles
tes yeux tristes

1986-11-18

la nuit
dormir debout
ces rêves désossés
ces langues de boue
toi
tes yeux charbons

1986-11-18

affres
tes affres
aux parois granulées
les pieds de la tempête
hurlent
affres affres

1986-11-18

frauduleuses
ta grille de bonbons
tes dents de ciment

tes ailes frappent les rêves
oh! gargouille de rêves

1986-11-18

terme du sens les tous dans
comme un chêne
te mord la nuit
il t’assume
il hésite
il sait bien
qu’il mérite
terme du sens tes tous

1986-11-18

chaud
il existe encore
un pied massif
les poules de fermes
emprunte les bars
des trous étroits

1986-11-18

salut squelette à chair
il fait beau
il fallait sourire
avant de braire

1986-11-18

convives de solitude
chers très chers
une noble habitude
le partage de la chair

1986-11-18

les gros riens
les coins des gros
la lune des chiens
se complète

1986-11-18

jamais jamais
les lois légales
entre eux
eux et eux
et eux

1986-11-18

en dépit
traits rapides
ta main de sable
contes et fables

le bleu brille

1986-11-18

est ce vrai
que de lumière au près
que de regards
est ce vrai
qu’un point est tout

1986-11-18

aux hanches austères
la peau des champs
raconte le mystères
raconte les terres
raconte les traits
raconte la maison

1986-11-18

à travers
les draps couchent
derrière les jambes
à la teinte rose
de la flamme

1986-11-18

il y avait
il y avait si
ce passé tient
il y avait quelqu’un
où était
les dingues se disputent
une cochonnerie

1986-11-18

violence
à deux regards
ta main ouverte
sur l’étendue du sang
violence est
ta douceur

1986-11-18

faible
la vache qui broute
l’herbe courte
au soleil édenté
faible
la vache qui broute
sans canines

1986-11-18

angoisse originelle
la perpétuité se vend
aux marchés
la perpétuité à perpétuité

1986-11-18

s’il le faut
à la descente du lit
les orteils nus de toute douceur
impatients du sol
les orteils sèment les ambitions

1986-11-18

mur de mirages
l’ombre jaune
des ombres plates
elle set à quelque chose
la petite histoire
des coins saignants
et le petit crâne de poudre
quand se soumet
le non du doigt cassé
en forçant
en forçant les tempes

1986-11-18

vivait sur la mémoire
l’oeil doux de la fenêtre
le noir était formé
ailleurs
à la lisière du sourire
attend toujours
ce qu’il fallait être
terminé

1986-11-19

le loin
est distance
les yeux atteignent le noir
frôlent le vide des espaces

1986-11-19

te refont
les clins d’oeil
aux silences débattus
te font saigner
trembler frémir
te font chercher les tempes
le yeux à refaire du noir
de l’éclat à ternir

1986-11-19

s’embrasent en silence
derrière les feuilles à traits inouïs
les idées d’une éphémère
au fond d’un puits maudit
s’embrasent en silence
des désirs de loups
aboient créer
action et réaction
créer
ligne ascendante
de mur descendant
les signes se symbolisent
en profonde affection
d’oubli en pleine nuit
le goût de la rechute

1986-11-19

créer
action et réaction
créer
ligne ascendante
de mur descendant
les signes se symbolisent
en profonde affection
d’oubli

1986-11-20

ces cris
intérieurs
tes yeux double la durée
des regards
de la boue
ta bouche blasphème
tes lèvres prosternent
chante l’hymne

1986-01-12

sous terre
branches de désirs
ligne d’ombres
tes sourires
empruntent des lueurs
des ténèbres

1986-12-10

chose
t’attirent les draps
les housses du passé
t’attirent les diables
les ombres délaissées
chose
chose

1986-12-10

te balancent
les calmes de l’horizon
tes os se disputent

1986-12-10

s’écrasent
les doux de jadis
les chants des chiens
le savoir des novices
t’écrasent
les doigts

1986-12-10

rescapée
la lumière blanche
la lumière jaune
la peau étanche

1986-12-10

oublier
ce qu’on ne connait pas
visages sans traits
aux fonds rouges
oublier
ce qu’on n’a jamais connu
le fond de la mémoire
est rouge

1986-12-11

l’ombre rejoint son corps
à la fin
corps et ombre
pour ce qui n’a jamais existé

1986-12-12

même le sable
s’efface

1986-12-13

troubles
la surface du métal
le temps mécanique
dévore le mal
des plus vieux

1986-12-13

danse de bleu
la pourriture
les coins aux vitres
les heures des chaumières
les loups réveillent les chèvres

1986-12-13

taches d’ombre
aux teints clairs
ta lumière
lèche ma chair
les traces

1986-12-13

quelque part
se soumet au destin
la chair à l’eau
quelque part
l’interdit souffre

1986-12-13

les vitres
aux ombres transparentes
la chaise dérange l’assis
la toile tombe
et casse la couleur
aux ombres transparentes

1986-12-13

affreuses
les beautés aux murs blancs
l’attente avant l’abîme
qu’on rit
la mémoire ne peut plus
plus de nons

1986-12-13

les lumières
noires comme toujours
les moustiques choisissent
les lumières
dans le noir

1986-12-13

se lève
quelque part
le jour
que les mythes dansent

1986-12-13

du sang
dans la joie
tes yeux captent
la nuit

1986-12-13

la route
mène au vide
s’il y avait
il y aurait
la route mène au vide

1986-12-13

construction
constructionnisme
constructionnisme
maman
il pleut

1986-12-13

marchent sur l’air
visages rouges
du sourire
les passages s’annulent

1986-12-13

le temps
à temps
à point
le point
il fait froid
en ces temps

1986-12-13

grouillent
dans le haut
les gestes des rescapés
accorde-moi le chant
la voix survit aux paroles
le bref survit au temps

1986-12-13

les toits
des angles lumineux
les villes aux dents fragiles
les ombres tarissent
à minuit

1986-12-13

langues
des nuages
ton coin
aux mille vautours
les morts
se font prier

1986-12-13

troubles sur les talons

tes yeux de fer enragés

les fous en miettes
ont leur journal

1986-12-13

lapidée
la danse de l’escargot
les traces
cèdent la place
aux bulles

1986-12-13

tour de bruits
chair de sable
tes cris de
minuit
secouent le diable

1986-12-21

créature du soir
ta salive de désir
ta nuit s’enflamme
aux étoile en délire

1986-12-21

ton toit
marge de soucis
ruche de nuits
ton toit
berceau d’ombres

1986-12-21

au vent
en air
l’eau est fraîche
palpitent les mains
du doute

1986-12-21

au coin rond
quelqu’un
au coin rond
les gitans
s’établissent

1986-12-21

tes logiques
rigides
les mâts des toits
flairent le vent

1986-12-21

vautours
vautours
les lits se saccagent

1986-12-21

durables
la tête qui scintille
le jet de liquide
la gueule verte
aux charmes stupides
durables
les monstres du mur
du lit

1986-12-22

cavalier
des espaces perdus
tes souvenirs
braises

1986-12-22

lave
tremble la terre
le monstre à mille queues
mord son impatience

1986-12-22

méfiance
des trous sombres
méfiance
des sincères

1986-12-22

tes vieilles mains
dessinent les tremblements

1986-12-22

apparence
apparition
des pierres tombent
sur les âmes

1986-12-22

tes os
accusent le calme

1986-12-23

un de tes cheveux
la pendule
des calmes
tes pensées s’aventurent
dans les phobies

1986-12-23

doute
l’ange des ténèbres
cherche sa chaise d’attente

1986-12-23

maudit
qui à sa pierre
touche
les écritures
s’effritent
comme les âges

1986-12-23

vide
construction de chaos
les lignes sont communes
sont vides

1986-12-23

t’envient
les cris des baillôns

1986-12-24

cette peur
sept peurs
les cornes du revoir
à jamais
mélodie d’angoisse

1986-12-24

fuite
la lumière
dégage une fuite
dans le réel
le vrai se camoufle
dans l’ombre

1986-12-24

fête
dans le vide des plafonds
fête
dans les plafonds du vide

1986-12-29

seuls
pour le choix de minuit
les seins de la vierge blanche
seuls
acclament la phobie

1986-12-29

se sait
le rythme de la vue
tes ongles de griffes
connaissent la nuit

1986-12-29

finir avec
les figurines des sorciers
l’arbre se lève
sur les lèvres tatouées
des figurines des sorciers

1986-12-29

danse
le soleil du regret
tes os réclament
le retour
à la fuite

1986-12-29

empreintes
dans le vent
les coins des souffles
chantent les oracles

1986-12-29

transversale
ton rire tracasse
les sarcasmes

1986-12-29

fluide
ta peur à niveaux
l’angoisse
dessine ses traces
sur les murs

1986-12-29

couche de savoir
l’oubli des noms
les dents noires
brillent plus loin

1986-12-29

songes de fous
les fous à l’envers
la langue de minuit
perce la lumière
close

1986-12-29

fausse couche

1986-12-29

chute du doute
tes canines
creusent les insignes
da la douleur

1986-12-29

fleurir
sur le rire
du boeuf
fleurir
sur le fils de l’oeuf

1986-12-29

tache noire
ta joie provisoire
trouble de vue
dans la foule

1986-12-29

tronc d’herbe
le souffle qui vibre
tes cris
mur de fatigue

1986-12-29

noir et blanc
l’envers du monde
les anges noirs
se redressent sur les épaules

1986-12-29

combat
de mots simples
tes regrets difficiles
évoquent les nostalgies

1986-12-29

vautours de logique
les roues du temps
dévorent les points noirs
du ciel

1986-12-29

entrave
tes griffes noires
dans le noir
entrave

1986-12-29

se meurent
les doux de la boue
tièdes sont tes grimaces
du regret

1986-12-29

neutre
silence du neutre

1986-12-29

ton poids
troue la feuille
du récit
ton poids
chante l’horloge

1986-12-29

gribouille
l’herbe du ciel
tes feuilles
couvrent les regards

1986-12-29

tes plaisirs
meurtriers
comme l’aube
des insomniaques
tes plaisirs
dons
des assassins

1986-12-30

du sable
dans le sang
des arbres de l’autre jour
ta lumière
perce les regards

1986-12-30

matière grise
noir
plus
blanc

1986-12-30

sagesse des grand-pères
retour de frayeur
ton sang se paye cher
don de saigneur

1986-12-30

ombre d’une ombre
passage apprivoisé
ta gorge gonfle

1986-12-30

fausse
ta danse gaie
ton cordon
brèche dans la nuit

1986-12-30

savoir
le champ des fenêtres
les linges
sur des fils
se déshabillent

1986-12-30

saura
pourquoi la nuit effaie
les lueurs noires
tachetées de terreurs
pourquoi elles effrayent
saura

1986-12-30

rêve
tes cheveux noirs
attirent la nuit

1986-12-30

la seule
ta chance
surmonte les fronts
des chauves en sueur

1986-12-30

le mensonge
aile d’aigle
la trame du ciel
filtre la haine

1986-12-30

chaines
tes sourires de cicatrices
de fous doux

1986-12-30

libérer le viol
des heures calcinées
en route

1986-12-30

t’accuse
la mer des revenants
les partants
sondent les empreintes

1986-12-30

fumée
tes mains de brasiers
le regret se gaspille
sur les rochers

1986-12-30

chercher les gamins
fleurir les arbres
les nuages dansent
les troncs

1986-12-30

tes mémoires
colons de crânes
les fibres
vont et viennent

1986-12-30

suspect
suspect
ton nom

1986-12-30

les doux des racines
escarpements durs
ta chair fracasse
ses dons

1986-12-31

ton nom
sur les chaises à gros gras
les nuages essaient
les cordes

1986-12-31

seul
que spécialement
seul

1986-12-31

les cornes des bêtes
pas specialement
les cris
de l’extase

1986-12-31

reflets
des bêtes à l’eau
se creusent pour vent

1986-12-31

point dans le doute
ta chaise de pute
ronge les braises
des côtes
Dieu a trop parlé

1986-12-31

a ah ha
toi
les loups dévorent la nuit
des embryons qui crient
ne crient pas
ton escalier se casse

1986-12-31

sens
s’enchevêtrent les noms
des refus éternels
sens d’oubli

1986-12-31

te blâme
le dos de la lame
à genoux
tendre plaie
dans un clou
te blâme
la plaie de l’oeil

1986-12-31

à degré
tes doutes du haut
perchent les murs
sur les plafonds
la fin se montre
à Platon
sans idée
on se fracasse

1986-12-31