Requiem pour un dieu
bavard
1986-08-13
plus vieux
que le temps
plus gris
que le blanc
fou d’espoir
fous des espoirs
ta pierre broie les fous
esclaves adoucis
tes cris t’entendent
ta peau bavarde
couche de feuillage
reflet d’ombre rouge
vacillant
marre de moisi
ta peau bavarde
esclave adouci
change de mots
change de maux
1986-08-13
doux
comme un goinfre
que fut
déclin d’oeil
tel un début
clin d’oeil
des coins travestis
ce fut un
un cri
1986-08-15
tes yeux
angoisses éperdues
que de gamins
dans la boue
que de coins
dans l’ombre des choses
que des yeux
dans l’angoisse du coin
1986-08-15
le vide dévore
le vide
se dévorent les riens
quand ne meurent plus
les chiens
1986-08-15
la rosée
vacarme
les traces se ruent
un point
vers un point
les traces se ruent
1986-08-15
ta peau
se détache de son muscle
de ses ruelles vicinales
des visages en rocs
des genoux
des grands blocs
de béton
ta peau couche pour le vent
1986-08-15
nervures
surface d’oubli
des regards exceptionnels
ta mort
comme d’habitude
comme toujours
nervures
sur peau
moite
sur regards exceptionnels
mouvements perpétuels
tes désirs fébriles
fond de douleurs excessives
accumulation de chagrins
l’arbre pond
des toits glissent
les puits à mille dents
à mille bouches
des chaises
1986-08-15
à mille planches
à mille attente
sur fond glacé
tes doigts
à mille doigts
la bouche aux poils frisés
jette son balai
aux souvenirs exceptionnels
on n’erre plus dans le ciel
vagabond
de nostalgie meurtrière
tes coins
reflètent leurs ombres
nostalgie mensongère
des pots de fleurs
à épines
de la terre cuite
de la chair crue
tes os se vident
de leurs rêves
1986-08-15
de leurs bruits
crissements assourdissants
tes os plongent
dans l’oubli
souvenirs exceptionnels
bête sur autel
le temps mord la mémoire
chauve à poils
sans ombre
ni doigts
ta mémoire crache
ta mémoire crache
ses complexes
à poils
1986-08-15
sauve qui peut
toujours valable
1986-08-16
englouti
par mille et mille
n’importe qui
par les sages
et les fous
par les poules
et les loups
ton tumulte
écho d’oubli
1986-08-16
toucher au ciel
du trou de la connaissance
illusoires
sont tes cornes
et ta bouche
1986-08-19
globule d’eau
l’oiseau étaye son mur
des pieds lourds
sur les feuilles angoissantes
des nuages
1986-08-19
les lézardes
refoulent les fissures
des vieux plafonds stériles
les fils s’accrochent
à l’espoir
1986-08-19
ton miroir s’effrite
en
millions de portraits
à une dimension
une seule
ton sourire est intouchable
comme ta peau
1986-08-19
déterrer
des souvenirs
à jamais enterrés
ne compte plus
que l’épaisseur
de la poussière
sur une mémoire
jamais époussetée
des vieux
ont la jambe
qui tremble
la main qui recule
les cheveux noirs
dans le noir
des âges
les vieux
ont la vie à deux pas
le dos à quatre pattes
les désirs
à ne pas réaliser
qu’avec le bois des portes
1986-08-19
vues de l’intérieur
les trottoirs cherchent
les échos des chaussures
éculées
la raideur des orteils
et les nez
qui les caressaient
quand
à peine
tombait le soleil
dans la connaissance
des jeunes
les vieux s’habillent
en vert
sourient en rouge
et se couchent en jaune
et
c’est qui
qui attend
après le lit
les draps
1986-08-19
la nuit
et le réveil
les vieux comptent
oublient de compter
veulent oublier tous les comptes
le nombre des grains de sable
du lever du soleil
du coucher
des autres
qui n’y sont plus
des autres
qui apprennent à compter
qui réclament les poils
les seins
et le soleil
des fous
qui ne veulent rien
que le seul souvenir qui reste
qui n’a ni début
ni fin
1986-08-19
qui ne réclame
ni ami
ni ennemi
des nouveau-nés
sans souvenirs
sans regards
sans bavures
les vieux cherchent une vie
à ne finir
que demain
les vieux
aiment les vieux
et n’ont peur
que des vieux
les autres vieux
les plus vieux
et les moins vieux
à qui répondrait
l’écho sans voix
quand les autres
1986-08-19
possèdent les lois
les autres qui vieilliront
qui auront les dents
plus lourds que leurs poids
qui mangeraient
les boites de conserves rouillées
quand la terre
devient humide
plus humide
que la chair
quand la terre
retrouve ses mouvements
plus rapides que les doigts
qui regarderait
les murs en lézardes
qui rangerait ses pantoufles
quand s’approche la nuit
quand dorment
les rats
1986-08-19
le cercle fait la sphère
la sphère fait la sphère de la terre
la terre à cracher par terre
1986-08-19
le bruit
des célébrations gratuites
les masques de l’eau douce
mensonges travaillés
dans l’ombre des doigts
1986-08-19
tu te mets
à l’abri
de la connaissance inouïe
tes ailes noires
attendent la levure
des montagnes
1986-08-19
tes poils
polis
comme l’herbe de la terre vierge
tes poils
trahissent les raies
1986-08-19
sur le béton
des vieux murs
dressés sur les trottoirs des rêves
tu traces tes mains
mortes
comme le béton
des nouveaux murs
1986-08-19
ton sourire bleuâtre
tes dents verdâtres
ton crâne de mule
ton ombre grisâtre
tes membres
traitent avec le néant
des instants
1986-08-19
rien
n’a jamais existé
n’a jamais été
qui est pour le temps
tranche d’un moment
personne ne tire plus
les cheveux d’une autre
1986-08-19
ton sang s’achète
où ambule
les ampoules
et les doigts
des gâchettes
1986-08-19
sur la mer
plane
ton besoin
et le mien
mes mains des coudes
se fanent
1986-08-19
dans les sables
des chaussures fraîches
des ongles épais
de la peau morte
se gavent
tous les terrorisés
1986-08-19
douce
comme le sommeil
la statue de pierre
plantée
parmi les dormeurs
du soir
1986-08-19
ton calme
à la lisière du son
ton calme
se marque
sur le front
1986-08-20
ombre blanche
des murs «blanches»
des traces blanches
dans la neige blanche
merde
1986-08-20
tes chaussettes
vacillent
quand la tendresse du feu
dépasse le temps
des défroqués
1986-08-20
ton portrait
dans le vent
des tunnels souterrains
se disloquent en regret
1986-08-20
douceur
affolée
silence turbulent
tes pieds sont indécis
1986-08-22
ailleurs
ailleurs
ailleurs
ailleurs
ailleurs
ailleurs
où est toujours ailleurs
1986-08-22
la porte
hume le souvenir
de ta paume
de ta haleine
que de traces sous les draps
1986-08-22
la pierre jaillit
des pensées
logique comme le diable
1986-08-22
la nuit
les fous survolent leurs désirs
les plus fous
1986-08-22
la chair
de ce qui revient
en mémoire
s’adonne aux désirs de la vue
1986-08-22
la chaise
à nu
comme une table
habillée
les chaussures se font engueuler
par les chaussettes
1986-08-22
tes ongles
griffes limées
agression dressée
tes ongles
guerre de refus
1986-08-22
des constructions
jaillissent du fond
le fond cadenassé
de la raison
orpheline
1986-08-22
c’est vrai
ce n’est pas vrai
c’est vrai que ce n’est pas vrai
du tout
1986-08-22
ton âme se vide
de ses traits
les anges flottent
à la surface des vêtements
1986-08-22
quand il pleut
il y a des balcons
il ne pleut
que s’il y des balcons
1986-08-22
tronc de note majeure
le nuage qui perd chemin
sur le plafond
de ma lampe
1986-08-22
tes cris nocturnes
s’entretuent
sur le miroir brisés
des enfances des enfants
1986-08-22
gronde le ciel
engueule l’eau
mord l’oreiller
les draps
et l’odeur du corps qui n’y est plus
1986-08-22
t’affolent
les lueurs brûlantes
les cimes
des placards
t’affolent
tous les regards
des sédentaires
1986-08-23
tes yeux
par terre
où pond la mousse
ses poils de retour
à la folie
tes yeux
bouchent les trous
de la mémoire
1986-08-23
ruines de désirs
limites de haines
les champs des graines
les crânes poussent
partout
partout
1986-08-23
tache d’ombre
calcinée
de ciel
dans tous les coins
de l’étendue
l’oubli réclame un volume
1986-08-23
lueurs d’ombre
à mille mains
à mille têtes
frappent partout où
sent le moisi
de la tendresse
1986-08-23
passe
comme l’éclair
sous-terrain
les trains
feignent les parcours
1986-08-23
solitaire
solitaire
solitaire
solitaire
solitaire
1986-08-23
ta monture
ciel à poils
passerelle à l’inconnu
du savoir
personne ne se jette
dans le vide des yeux
1986-08-23
commence
à doux
avec du plaisir
la fin fait appel
à ce qui n’est plus vrai
à ce qui n’a jamais été vrai
1986-08-23
pour toujours
n’est qu’un autre jour
à finir
très tôt
1986-08-23
la logique est insuffisante
les enfants changent
la mémoire change
les grands hommes se font comédiens
1986-08-23
l’homme qui doit faire son destin
est muni d’outils
qui ne poussent pas sous les ongles
le passé est fini
à demain
1986-08-23
graine de vie
arbre de mort
les statues réclament les socles
pays de liberté
1986-08-23
plus mûr
que les murs inattendus
dans les coins des vastes étendues
tes mains saignent de sagesse
1986-08-23
l’invincible chagrin
des racines momifiées
guettent les instants introuvables
des passions des ivrognes
qui fréquentent les trottoirs
1986-08-23
tes rides
traces de crayon
cassé en mille morceaux
des taches pour l’éternité
1986-08-23
atroces
tes mâchoires
à mille dents
ton désir cannibale
de tendresse
1986-08-23
vaines
tes aspirations douces
de calme absolu
de meurtre fou
tes yeux luisants
tuent la nuit
1986-08-23
les surfaces
fraîches
plus vieilles que les heures
des feuilles de branches
hérissées comme le dos du dragon
les foutus des coins
ne déjeunent plus
1986-08-23
cela fait longtemps
depuis longtemps
histoires d’Antan
dans le passé
de l’histoire
cela fait un siècle
deux trois beaucoup
je m’y trouve
1986-08-24
l’ombre de tes toits
sorcière
à mille queues
à mille désirs
d’habiter de nouveau
les soirées des intérieurs
1986-08-24
l’étendue
corps de pute
aux mains d’assassin
l’étendue
du mur le plus loin
1986-08-24
oeil brillant
nuit tumultueuse
champ de plaies
cimetière de balafres
les murs s’imbriquent
en silence
1986-08-24
affolé
le ciel dresse ses malheurs
route des pires désolations
ombres blanches
de sangliers historiques
les poils s’arrachent les places
1986-08-24
gribouilles
tes expressions de sein
les grimaces s’identifient
aux bustes de pierres poilues
gribouilles
tes doigts décharnés
1986-08-24
de la braise
dans les trous
du ciel en nuit
des trous
dans la braise
des têtes de fous
la fuite est une ligne
1986-08-24
tes regards
craquelés
torche noire
sur fond gris
de sagesse
1986-08-24
le temps n’est fait
que pour accentuer
les moments nostalgiques
moi j’ai dit
1986-08-25
ratures
sur tridents
les poupées vieillissent
plus tôt
que leurs larmes
1986-08-25
souvenirs déchirés
ficelés
les lettres se mettent à table
à plat
souvenirs internes
congelés
1986-08-25
qui est
cette ombre qui arrache ses trois dimensions
aux fantômes
des histoires médiévales
qui est
cette ombre
qui crève dans les regrets
des mémoires défaillantes
1986-08-25
la nuit
annonce sa blancheur
lune noire
des vieux malfrats
les lois
déterrent leurs instruments
1986-08-27
annihilées
les touches qui ont fait le ciel
les cailloux
des sentiers vierges
adam
1986-08-27
quelle importance
la mémoire est insupportable
les naïfs
se trouvent nus quand ils sont seuls
1986-08-27
tes rives
au doux soleil d’encre
tes rives effacent les traces
et sèment les vestiges
1986-08-27
quand imperméable
devient l’eau
et les yeux peints de chaux
tu sortiras de ton viol
doux comme du lait
fou comme tes plaies
1986-08-27
mensonges
les rides du vent
les lézardes de l’eau
la grossesse du son
mensonges
1986-08-30
ton démon
rôde les pensées
tes traits noirs des fins regrets
ton démon
se tue
1986-08-30
les pas
se disputent les chemins
des rouges perdus
des visages meurtris
1986-08-30
meurtre illicite
des barres tachetées
de mille couleurs
le vide des lunes
se fait juge
1986-08-30
tricote le ciel
la terre
la mer
tricote les fous
de tous les tabous
1986-08-30
le vacarme
des momifiés
assujettis
au sommeil éternel
fend le ciel
maman il fait noir
1986-08-30
mille enfers
mille démons
les herbes poussent
comme les ombres
1986-08-30
demi visage
demi regard
les souvenirs se classent vite
plus vite que les événements
1986-08-30
ce bruit
embrase tous les intérieurs
tous les espaces
ce bruit
calme les fous
1986-08-30
loin
est ton plaisir
de connaisseur
loin
sont tes rires
et sourires
loin est ta muse
1986-08-30
hâtif
à la hâte
tu remets le point
au pieds
tu remets les vitres
quelque part
1986-08-31
le pavillon
reçoit des murs
à plein échos
le pavillon
refuge des sons perdus
1986-08-31
ton soleil
se rase les joues
le jour levé
ton soleil
darde ses poils
la nuit tombée
1986-08-31
si fragile
que ta forme
ne supporte plus son poids
tes douleurs se forment
1986-08-31
le souffle
sadique comme les pensées
le souffle
amassis de doux rêves
et de folles trêves
de sagesse
1986-08-31
les tentacules
des chaises fraîches
des lignes dures
des sols tremblants
happent les sourires
des passants
1986-09-01
attente
au carrefour de l’inerte
attente
les passants
se brisent les sourires
dans les fosses
1986-09-01
rurales
tes palissades
de vieux vents
à souffler de nouveau
ruraux
tes chemins
1986-09-01
les herbes
des sillons comblés
de mélomanes aliénés
coupent l’appétit
des plats permanents
1986-09-01
ton dos décharné
ton buste calciné
montent au cou
du décapité à poils
au dos nu
1986-09-01
les rideaux
des pièces
les pièces aux rideaux
transparents
la transparence des pièces
traverse les rideaux
1986-09-01
oeil mécanique
des traits infinis
trop de traits
se taire fait loi
se taire c’est moi
1986-09-01
émoi
et moi
est moi
émoi
je frôle la folie
1986-09-01
féroce
la chair à brûler
la bête
l’offrande
les dieux se prosternent
1986-09-01
se désintègre
le chant
des matins clos
vague
est ton sourire
1986-09-01
angoisse originelle
embryon de folie
les chemins
mènent aux creux
des mains
1986-09-01
dévots
les faisceaux de prophétie
les bouches de famine
dévots
sont les polis
1986-09-01
incorporation
aux plans des taches
aux nues des rages
incorporation
des nuits solitaires
1986-09-01
lacune
le comble se fait trop
les rites
brisent les dos
des aventuriers
1986-09-01
soulagement
plaies irréelles
passages à l’oubli
soulagement
tes mains tendues
1986-09-01
lumière
des ombres
se dressent êtres
à prix de volumes
lumière
les ombres brillent
1986-09-01
passage
le rouge se croit
pont
les ponts se cassent
assiettes
1986-09-01
ta blancheur
nie l’espace
ta blancheur
massacre les phrases
des muets
1986-09-01
les carreaux
des vils
plus villes
que les pigeons
rassasiés
1986-09-03
le sol saigne
des griffures
profondes
tes pieds s’accrochent
à la terre
1986-09-03
se plante
sur le banc
ta graisse pourrie
les instants se font attendre
1986-09-03
statues
des regards éternisés
statues de socles
et de jeunes vieillards
aromatisés
1986-09-03
marches
et escalier
celles qui montent
descendent
le doigt sur la gâchette
1986-09-03
arbre
et son poids
d’ombre
tes feuilles grattent la terre
et le soleil
1986-09-03
te raconte
l’histoire
la main et la poche
les veines gonflent
1986-09-03
il pleut
des mégots
il pleut
partons où il le faut
des mégots
1986-09-03
voyage
sous les vestes
des zestes
de peau
les nuits se brisent
1986-09-03
tache rouge
ton cerveau
tache grise
tes yeux noirs
à jamais
se pendent les fous
1986-09-03
le museau de la terre
sa laisse
les canines de la terre
caressent
mon cou
1986-09-03
tacheté
ta peau sensible
tacheté
ton nom
ton non
1986-09-03
des raisons
pour viol
d’espace plan
des raisons
pour regrets
1986-09-03
des figures
se dressent
dans le vide
des nerfs brisés
des figures se dressent
démons
1986-09-03
ton visage
teint
d’angoisse originelle
ton visage
a le sourire
impossible
1986-09-03
crime rituel
la pomme
croquée
les mots se sacrifient
aux seuils
des exclamations
1986-09-03
tout
devient souvenirs
amers
comme le goût du savoir
comme le goût de tes lèvres
1986-09-03
agonisent
ton sourire cassé
tes yeux doux
tes mains tremblantes
agonisent
tes jours
1986-09-03
fascination morbide
des traces de mémoire
les doigts tordus
et tes yeux
à pleurs
1986-09-03
bruyant
des lueurs
cassent le silence
des vieux
se tracent
1986-09-04
jaune
jaunâtre
ta couche de sable
1986-09-04
cri
le cri
de quelqu’un
les poules
ont la chair dure
les poules se font manger
1986-09-04
t’attendent
les fuyantes mains
tachetées
t’attendent
les paupières lourdes
1986-09-04
trame
le chagrin
trame
le chagrin
1986-09-04
fente
dans la croûte
l’âme se fait ses habits
oubli derrière une porte
1986-09-04
quelconque
sans fatigue
sans porte
à fermer derrière
quiconque
1986-09-04
tes utérins
se mangent
la griffe
oeil d’arbre
bossu
1986-09-04
trop
serait-ce
quand
infini
il y en a
1986-09-04
quelqu’un
pour raconter
ce qui
resterait
si quelqu’un
reste
au coin
du temps
1986-09-04
tes oreilles
éculés
la marche fut longue
l’écoute et le germe
du suicide
1986-09-04
ta barbe pousse
de négligence
les poils regrettent
l’abri
de la sagesse
1986-09-04
te prend
le sommeil
te comprend
le sommeil
1986-09-04
somnambules
les gouttes d’eau
sur la vitre
la vitre de la chambre
des regrets
1986-09-04
danse solitaire
sur les ponts
du vent
danse solitaire
avec tous les gens
1986-09-04
les remparts
des regards
les soucis
de la haine
les sièges humides
dévorent les fesses
1986-09-04
le commencement
compliqué
simple
est la fin
le commencement de la fin
est simple
1986-09-04
couche
dans les poils
des chauves
la lisière
de tes doigts
se voit
1986-09-04
vacillant
la flamme des rochers
brûle des herbes des vergers
les herbes longues
je me ronge
1986-09-04
la terre pousse
aux regrets
des chemins
des sentiers
la terre pousse
toute seule
1986-09-04
ton âme
pourrie
vieille pierre tombale
ton âme
se fane
1986-09-04
naufrage
naufragé
naufragés
les fonds se submergent
1986-09-04
les idiots
se font intelligents
que de chaises
attendent
leurs nostalgies
1986-09-04
réincarnation de souci
notes noires
les mains tremblent
sur les touches
1986-09-04
la télévision est éteinte
les valises attendent
les fonds chaleureux
1986-09-04
ratures
ratées
fromage pour des rats
1986-09-04
ton oeil s’accroche au trottoir
ton oeil s’accroche
ta main gratte le trottoir
ta main gratte
que de veines dans le trottoir
dans le trottoir
1986-09-04
est-ce
moi
qui attend sur le vent
qui croque la rosée du matin
qui ronge son cou
qui débloque tous les chagrins
est-ce
moi
qui suis fou
1986-09-04